Portrait-photo d'une petite fille originaire de Mongolie se tenant devant un tableau de classe et regardant la caméra en souriant.

Examen périodique universel

Photo : © Khasar Sandag/Banque mondiale

Qu’est-ce que l’Examen périodique universel ?

L’Examen périodique universel (EPU) est une procédure qui a été créée par l’Assemblée générale de l'ONU en 2006. C’est une procédure conduite par le Groupe de travail intergouvernemental du Conseil des droits de l’homme. L’objectif de l’EPU est de déterminer dans quelle mesure les 193 États membres de l’ONU respectent leurs engagements et obligations en matière de défense des droits de l’homme en vertu des textes et instruments suivants : a) La Charte des Nations Unies ; b) La Déclaration universelle des droits de l’homme ; c) Les instruments relatifs aux droits de l’homme auxquelq les États sont parties (traités sur les droits de l’homme ratifiés par les États en question) ; d) Les promesses et engagements volontaires pris par les États (par exemple, mise en œuvre de politiques et/ou de programmes nationaux de promotion des droits de l’homme) ; et (e) Le droit international humanitaire applicable. L’EPU est un mécanisme d’évaluation mené par les États pairs, piloté par les États eux-mêmes et par le biais duquel tous les États membres de l’ONU sont examinés selon les mêmes modalités.

L’EPU se base sur les informations suivantes :

  • Des informations fournies par l’État, qui sont présentées généralement sous la forme d’un rapport national.
  • Des informations recueillies à partir des rapports des titulaires de mandats au titre des procédures spéciales, des rapports des organes conventionnels des droits de l’homme et des rapports établis par les entités de l’ONU ("Compilation des renseignements des Nations Unies", préparée par le HCDH).
  • Des informations émanant d’autres parties prenantes, notamment des institutions nationales des droits de l’homme et des ONG ("Résumé des communications des parties prenantes", préparé par le HCDH).

L’EPU en tant que tel se déroule sous la forme d’une discussion interactive de 3 à 5 heures au sein du Groupe de travail sur l’EPU (composé de 47 États membres du Conseil des droits de l’homme). Au cours de la session, l’occasion est donné au gouvernement examiné de présenter son rapport national, avant que les représentant·e·s des autres États membres et des États observateurs prennent la parole pour poser des questions et proposer des recommandations. Chaque examen est assisté par des groupes composés de trois États, appelés "troïkas", qui font fonction de rapporteurs. Les recommandations formulées dans le cadre de la discussion interactive sont incorporées dans un document final. L’État examiné a la possibilité de faire des commentaires préliminaires sur ces recommandations en choisissant soit de les accepter, soit d’en prendre note. Le rapport final est par la suite adopté lors de la session plénière du Conseil des droits de l’homme.

L’EPU est prévu pour des cycles de 4 à 5 ans, de sorte que les avancées réalisées par les États en matière de promotion des droits de l’homme puissent être continuellement évaluées. Le Conseil des droits de l’homme convoque trois sessions du Groupe de travail sur l’EPU chaque année. Le deuxième cycle, qui s’est étalé sur la période allant de mai 2012 à novembre 2016, a permis d’examiner 42 États chaque année, 14 États étant examinés au cours de chaque session. Le deuxième cycle et les cycles suivants s’attacheront principalement à évaluer le niveau d’avancement de la mise en œuvre des recommandations qui ont été acceptées par les États examinés et à évaluer l’évolution de la situation des droits de l’homme dans les pays concernés.

Pour connaître les derniers cycles en date de l’EPU, cliquez ici

En quoi l’Examen périodique universel intéresse-t-il le travail des équipes de pays de l’ONU ?

L’EPU vise à déterminer dans quelle mesure les États membres satisfont à leurs obligations en matière de défense des droits de l’homme. Il permet par ailleurs aux États et aux autres parties prenantes d’échanger les bonnes pratiques en la matière. Le but ultime de l'EPU est de permettre l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans les pays examinés. Dans le cas des organes conventionnels et des procédures spéciales, ce sont des expert·e·s qui formulent des recommandations, tandis que dans le cas de l’EPU, la procédure est menée par les États eux-mêmes et les États examinés eux-mêmes entérinent de leur plein gré les recommandations formulées par les autres États. Aussi, la liste des recommandations approuvées par un État examiné peut-elle constituer pour l'ONU un tremplin idéal pour engager des discussions avec le gouvernement sur les domaines sur lesquels il souhaiterait bénéficier d’une assistance technique et de conseils stratégiques. Chaque phase de l’EPU peut être précieuse pour le travail des équipes de pays de l'ONU.

L’EPU peut être divisé en trois phases distinctes : (i) La phase de pré-examen ; (ii) La phase d'examen ; (iii) La phase post-examen (Cf. "Directives à l’attention des institutions de l’ONU en vue d’une collaboration avec le mécanisme de l’EPU dans le cadre de leurs mandats respectifs" - Annexe à la Décision du Secrétaire général n° 2014/5 intitulée "Appui de l’ONU à la mise en œuvre des recommandations issues de l’Examen périodique universel et d’autres mécanismes de promotion des droits de l’homme", août 2014.

Phase de pré-examen : Quel intérêt y a-t-il pour les équipes de pays de l'ONU à s’impliquer ?

Au cours de la phase de pré-examen, les documents qui serviront de base aux évaluations sont préparés. Il s’agit du rapport national, de la Compilation des renseignements des Nations Unies et du Résumé des communications des parties prenantes. Ces trois rapports sont tous aussi importants les uns que les autres dans la mesure où ils permettent d’évaluer la situation des droits de l’homme dans le pays sous différents angles. Au cours des cycles suivants, ces rapports devront évaluer le degré de mise en œuvre des recommandations et examiner l’évolution de la situation des droits de l’homme dans le pays concerné depuis l’examen précédent. Ces rapports sont rendus publics en amont de l’examen du pays par le Groupe de travail sur l’EPU.

Les équipes de pays de l'ONU peuvent connaître la date à laquelle un pays donné doit être examiné en consultant le site web de l’EPU. Elles peuvent aider les États et d’autres parties prenantes à renforcer leur capacité à collaborer plus activement avec le mécanisme de l’EPU en menant un travail de sensibilisation et de plaidoyer. Elles peuvent également faciliter le processus d’élaboration des rapports en informant les acteurs concernés sur les directives applicables aux soumissions écrites dans le cadre de l’EPU.

Que peuvent faire les équipes de pays de l'ONU pour faciliter l’EPU dans la phase de pré-examen ?

Le rapport national doit être élaboré à l’issue d’un processus consultatif national. Les parties prenantes qui doivent être consultées sont, entre autres, les autorités locales, les syndicats, les chef·fe·s communautaires, les représentant·e·s des autorités religieuses, les institutions nationales des droits de l’homme, les défenseur·euse·s des droits de l’homme et les organisations de la société civile. Les équipes de pays de l'ONU jouent un rôle important dans ce processus en :

  1. Fournissant un appui technique sous la forme de conseils relatifs à la procédure d’établissement des rapports ainsi qu'au format et au contenu de ces rapports.
  2. Faisant en sorte que les parties prenantes disposent des connaissances nécessaires sur l’EPU et en comprennnent les enjeux de manière à leur permettre de/les motiver à participer au processus consultatif national.
  3. Permettre et faciliter l’organisation de débats qui donnent la possibilité au gouvernement, aux institutions nationales des droits de l’homme, aux ONG et aux autres organisations de la société civile de discuter entre eux des problèmes majeurs qui se posent dans le domaine des droits de l’homme.

Les équipes de pays de l'ONU peuvent faciliter le processus d’établissement des rapports et la mise en œuvre des recommandations émanant de l’EPU, des organes conventionnels et des procédures spéciales en encourageant la création de mécanismes nationaux permanents chargés de l’établissement des rapports et de la coordination.

Un mécanisme national permanent chargé de l’établissement des rapports et de la coordination est une structure mise en place par l’État pour collecter les informations relatives à la situation des droits de l’homme dans le pays à partir de différentes sources, échanger des informations avec les parties prenantes (parlement, appareil judiciaire, institutions nationales des droits de l’homme, organismes spécialisés, société civile), répondre aux requêtes adressées par les mécanismes internationaux et régionaux de promotion des droits de l’homme, coordonner la mise en œuvre par les acteurs étatiques des recommandations émises par ces mécanismes et suivre la mise œuvre de ces recommandations par l’État.


Le rapport élaboré à partir de la Compilation des renseignements des Nations Unies repose sur différentes sources d’informations telles que les rapports émanant des procédures spéciales et des organes conventionnels. Les équipes de pays de l'ONU ont elles aussi un rôle important à jouer dans la communication de renseignements. Pour ce faire, elles peuvent :

  1. Rédiger un rapport conjoint de l’ONU qui sera incorporé à la Compilation des renseignements des Nations Unies par le secrétariat de l’EPU basé au HCDH. Dans ce rapport, les équipes de pays de l'ONU doivent indiquer de manière claire quel est l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations de l’EPU adressées à l’État examiné durant le cycle précédent, en veillant à utiliser les numéros de paragraphe correspondant aux recommandations formulées dans le rapport du Groupe de travail. À cet égard, il est vivement conseillé aux équipes de pays de l'ONU de rendre compte de l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations de l’EPU, c’est-à-dire non seulement de celles qui ont été acceptées par l’État examiné, mais aussi de celles dont ce dernier a pris note.
  2. Communiquer des éléments pertinents au secrétariat de l’EPU, comme par exemple les Rapports nationaux sur le développement humain ou d’autres rapports publiés par l’ONU concernant le pays.

Le rapport synthétisant les renseignements transmis par d’autres parties prenantes se compose soit de soumissions préparées séparément par des ONG et des institutions nationales des droits de l’homme, soit de soumissions conjointes émanant d’une coalition d’organisations. Ces renseignements sont synthétisés par le HCDH. Les équipes de pays de l'ONU peuvent apporter un appui dans ce cadre, en :

  1. Jouant un rôle de coordination et en facilitant le partage des informations et la coopération entre les organisations impliquées.
  2. Fournissant des conseils sur le format du rapport à soumettre et en diffusant des informations sur les phases clés de l’EPU.
  3. Faisant en sorte que les groupes de population marginalisés qui sont souvent victimes d’exclusion aient la possibilité de prendre part au processus d’élaboration du rapport devant être soumis.

Phase d’examen : Quel intérêt y a-t-il pour les équipes de pays de l'ONU à s’impliquer ?

L’examen à proprement parler se déroule sous la forme d’une discussion interactive entre l'État examiné et les États membres et observateurs du Groupe de travail sur l’EPU. L’ensemble des soumissions écrites devant être examinées au cours de la session sont rendus publics avant l’examen via le site web de l’EPU. De même, l’ensemble des sessions du Groupe de travail sur l’EPU sont retransmises en direct via la TV Web de l’ONU et peuvent être visionnées par qui le souhaite. Au moment de l’adoption du rapport final à la session plénière du Conseil des droits de l’homme, les institutions nationales des droits de l’homme accréditées dans la catégorie "A" en vertu des Principes de Paris ont la possibilité de s’exprimer à l'issue de l’intervention de l’État examiné. Elles le font de plus en plus fréquemment par le biais de la visioconférence.

Il est important pour les équipes de pays de l'ONU de connaître la date à laquelle l'État du pays où elles opèrent sera examiné et d’avoir passé en revue l’ensemble des soumissions écrites ; de même qu’il est important qu’elles suivent les débats de l’EPU. La connaissance du mécanisme de l’EPU et les engagements pris par les gouvernements au cours des sessions de l’EPU peuvent aider les équipes de pays de l'ONU à identifier des lacunes au niveau du respect des droits de l’homme et des efforts de transparence requis pour que les autorités répondent de ces lacunes. Les équipes de pays de l'ONU peuvent jouer un rôle important en faisant un travail d'information et de facilitation de la concertation.

Que peuvent faire les équipes de pays de l'ONU pour faciliter l’EPU durant la phase d’examen à propremenrt parler ?

Elles peuvent :

  1. Faciliter la participation de l’État examiné à l’EPU, à Genève, en lui communiquant des informations utiles concernant le Fonds pour la participation à l’EPU créé en 2007 par le Conseil des droits de l’homme.
  2.  Prendre les dispositions nécessaires pour assurer la retransmission en direct sur Internet de la session de l’EPU et inviter les parties prenantes et les partenaires à y assister avant de participer à une table ronde.
  3.  Faire en sorte que la presse ait connaissance des rapports et recommandations issus de l’EPU et lui communiquer, le cas échéant, toutes les informations complémentaires nécessaires.
  4. Permettre aux acteurs locaux de suivre les réunions organisées dans le cadre de l’EPU. Les entités de l’ONU peuvent en effet aider les acteurs locaux à suivre ces réunions via une retransmission en ligne, par exemple, en organisant des projections publiques ciblées ou élargies. Cela est par ailleurs de nature à encourager les organisations de la société civile nationales et locales à s’impliquer davantage dans le processus de l’EPU.
  5. Organiser diverses activités telles que des consultations ou des séminaires avec les parties prenantes, en coopération avec des partenaires de développement, les représentant·e·s de différents ministères (selon la principale problématique sur laquelle portent les recommandations) et des représentant·e·s de l'équipe de pays de l'ONU.

Phase post-examen : Quel intérêt y a-t-il pour les équipes de pays de l'ONU à s’impliquer ?

L’examen conduit par le Groupe de travail sur l’EPU se conclut par l’élaboration d’un rapport final contenant une synthèse de la discussion interactive, les éléments apportés par l’État examiné en réponse aux questions et aux recommandations et la liste complète des recommandations formulées par les autres États. Les rapports ainsi que les recommandations sont disponibles sur le site web de l’EPU. Au cours du second cycle de l’EPU et des suivants, les avancées réalisées par les États membres examinés seront examinées et l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations formulées lors de l’examen précédent évalué.

Pour les équipes de pays de l'ONU, il est important de comprendre que le travail ne s’arrête pas avec la fin de la session. La phase de mise œuvre, capitale, se déroule entre les sessions. En approuvant les recommandations qui ont été formulées, le gouvernement de l'État examiné s’engage à les appliquer. La liste des recommandations constitue un excellent point de départ pour la réalisation d'activités de suivi et permet à l'équipe de pays de l'ONU d’esquisser la feuille de route d’un dialogue avec le gouvernement et les partenaires de développement sur ces activités.

Il convient par ailleurs de noter que le Conseil des droits de l’homme a créé, en 2007, un dispositif de financement appelé Fonds de contributions volontaires pour l’assistance financière et technique dans l’optique de fournir aux pays un soutien financier et technique qui les aide à mettre en œuvre les recommandations émanant de l’EPU. Les équipes de pays de l'ONU peuvent aider l’État examiné à soumettre une candidature en vue de bénéficier du soutien de ce fonds.

Que peuvent faire les équipes de pays de l'ONU pour faciliter l’EPU dans la phase post-examen ?

Elles peuvent :

  1. Fournir un appui à l'État en vue de la création de mécanismes institutionnels (comme par exemple des comités interministériels) chargés de coordonner l’action de l’État dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations émanant de l’EPU et d’autres organes et mécanismes de l’ONU relatifs aux droits de l’homme. L’existence d’un mécanisme de coordination permet de mettre en avant les progrès accomplis et les obstacles qui subsistent dans les domaines où la mise en œuvre des recommandations nécessite d’être appuyée et accélérée et/ou ceux où il serait utile de mettre en place des mécanismes permettant de prévenir le risque de survenue d’atteintes graves aux droits de l’homme et d'intervenir dans ces cas.
  2. Engager des discussions avec le gouvernement et les partenaires de développement en vue de mettre au point des stratégies de mise en œuvre des recommandations issues de l’EPU. Une des stratégies possibles consiste à élaborer un plan national détaillé de mise en œuvre qui soit structuré autour de recommandations regroupées par thématiques. Cela permet d’avoir une vue d’ensemble des principaux domaines où le gouvernement aurait besoin de conseils techniques et d’un appui en matière de renforcement des capacités. Les recommandations prioritaires peuvent être identifiées et des interventions ciblées planifiées. De même, des stratégies spécifiques peuvent être élaborées pour aider les autorités à donner suite à des certaines recommandations.
  3. Fournir un appui aux mécanismes déjà existants de promotion des droits de l’homme et fournir un appui aux organismes publics dans le cadre de l’élaboration de plans d’action nationaux prenant en compte les problématiques soulevées par l'EPU et intégrant les recommandations qui en ont émané.
  4. Se servir des rapports préparés dans le cadre de l’EPU comme de sources de données dans le cadre de la préparation des PNUAD et des autres activités de programmation au niveau du pays, l'objectif étant d’identifier les domaines d’action prioritaires et les problèmes particulièrement préoccupants pour lesquels des interventions programmatiques spécifiques doivent être conçues er mises en œuvre.
  5. Diffuser les résultats de l’EPU en aidant à la traduction des documents dans la langue locale et s'appuyer sur les recommandations de l’EPU pour mener un travail de plaidoyer et susciter un débat politique sur des sujets précis perçus comme étant particulièrement sensibles.
  6. Organiser des activités de sensibilisation à l'intention des personnels de l’ONU et des partenaires de développement, par exemple sous la forme de séminaires ou de déjeuners-débats, dans l’optique d'informer ces personnels au sujet du mécanisme et des recommandations de l’EPU. Renforcer/Développer davantage les échanges et la coopération avec les institutions nationales des droits de l’homme et les acteurs de la société civile concernés pour leur permettre de prendre part à la mise en œuvre et au suivi des plans et programmes nationaux de développement.

Les équipes de pays de l'ONU peuvent en outre :

  • Inviter les représentant·e·s des organisations de la société civile, des médias, des donateurs et du gouvernement à se réunir. Les équipes de pays de l'ONU sont les mieux placées pour aider la société civile et les groupes de population vulnérables ou marginalisés à participer davantage à la procédure de l’EPU depuis la phase de préparation de l’examen jusqu’à la phase de suivi. Compte tenu de la diversité des points de vue des différentes parties prenantes sur la façon de mettre en œuvre les recommandations de l’EPU, offrir un espace de dialogue ouvert permet à toutes les parties d’engager des échanges constructifs.
  • Proposer que les recommandations de l’EPU servent de lignes directrices pour la conduite d’un examen plus complet par les autres mécanismes de promotion des droits de l’homme (organes conventionnels et procédures spéciales) qui s’appliquent au pays, en vue d’étudier la manière dont ces différents mécanismes peuvent se renforcer mutuellement et être pleinement exploités pour faire progresser la mise en œuvre des recommandations de l’EPU.
  • Appuyer la création d'institutions nationales des droits de l’homme indépendantes dans certains pays, avec l’idée qu’elles pourraient faciliter davantage encore le travail de mise en œuvre des recommandations de l’EPU qui ont été acceptées par l’État examiné.
  • Accompagner les organisations de la société civile dans le processus de suivi des progrès accomplis par l’État en matière de mise en œuvre des recommandations, notamment en les aidant à soumettre et/ou publier les rapports des ONG sur leur site web en même temps que sont publiés par l’État des rapports intermédiaires. Encourager un plus grand nombre d’États à soumettre des rapports d’étape.

Collaboration des équipes de pays de l'ONU avec le mécanisme de l’EPU : liste de contrôle

Éléments d’ordre général

  • S’informer sur la date à laquelle l'État doit faire l’objet d’un EPU.   
  • Prendre connaissance des informations relatives à l’EPU et des directives relatives à la soumission de rapports et se familiariser avec la procédure.   
  • Lire l’ensemble des rapports préparés dans le cadre des précédents cycles d’EPU.   
  • Identifier les ministères et les mécanismes de coordination en place chargés de coordonner et de conduire l’élaboration des rapports de l’EPU et la mise en œuvre des recommandations qui en émanent. 
  • Déterminer quelles personnes contacter au sein du bureau local ou régional du HCDH pour obtenir de l’aide et des conseils concernant la procédure de l’EPU.

Eléments relatifs à la phase de pré-examen

  • Faciliter la participation de l'État concerné à la session du Groupe de travail à Genève en prenant contact avec le secrétariat de l’EPU au sein du HCDH.   
  • Déterminer si les membres de l'équipe de pays de l'ONU prévoient de soumettre un rapport conjoint pour inclusion dans la Compilation des renseignements des Nations Unies, ou si des rapports vont être adressés de manière coordonnée au secrétariat de l’EPU.   
  • Identifier les personnes qui, au sein du gouvernement, sont chargées de rédiger le rapport national et se renseigner pour savoir si elles ont besoin d'un appui technique/veulent en bénéficier.
  • Se renseigner pour savoir si l’institution nationale des droits de l’homme et d’autres organisations de la société civile prévoient de préparer des soumissions séparées ou conjointes et si elles ont besoin d'un appui technique/veulent en bénéficier.   

Éléments relatifs à la session d'examen à proprement parler

  • Informer la presse locale et les médias locaux de la tenue de l’EPU à Genève.   
  • Participer à l'examen en étant présent à la session du Groupe de travail et/ou en s’exprimant au moment de l’adoption du rapport final lors de la session plénière du Conseil des droits de l’homme.     
  • Organiser une projection de la retransmission en ligne de la session de l’EPU et/ou d’autres d’activités d’information à l’attention des partenaires de développement et de la société civile.   

Éléments relatifs à la phase post-examen

  • Fournir un appui aux États pour les aider à mettre sur pied des comités interministériels (mécanismes nationaux d'élaboration de rapports et de suivi) chargés de coordonner leur action dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations émanant de l’ensemble des mécanismes internationaux de promotion des droits de l’homme.   
  • Lire le rapport final de l’EPU et identifier les recommandations qui pourraient être intégrées dans les processus de planification et de programmation de l’ONU tels que le PNUAD ou d’autres plans.
  • Engager des discussions avec les autorités gouvernementales compétentes sur les conseils stratégiques et l'appui technique que pourrait leur fournir l’ONU pour les aider à donner suite aux recommandations issues de l’EPU.   
  • Engager des discussions avec les autorités gouvernementales compétentes sur l’organisation d'un examen à mi-parcours de l'EPU.

Étude de cas

Mozambique : L’EPU comme moyen d’améliorer le travail de programmation de l'ONU

La participation réussie du Gouvernement du Mozambique au processus de l’EPU a créé une forte dynamique qui a permis d'élever le niveau de conscience dans le pays sur les questions relatives aux droits de l’homme et de mieux protéger ces droits. Le gouvernement, la société civile et l’ONU se sont appuyés sur les recommandations de l’EPU pour établir un cadre commun leur permettant de mettre au point, de manière coordonnée, des interventions, des cibles et des objectifs en matière de promotion et de protection des droits de l’homme. L’adoption des recommandations de l’EPU s'est faite parallèlement à l’élaboration du nouveau PNUAD (2012 - 2015), ce qui a donné une excellente occasion au gouvernement, à la société civile et à l’ONU de définir des priorités et des plans communs. Le Plan d’action prévoyait notamment l’introduction d’un certain nombre de recommandations dans le PNUAD et l'inclusion d’un certain nombre d’activités découlant des recommandations de l’EPU dans le Projet du PNUD pour la justice et les droits de l’homme, démarré en 2012. Une campagne d’information sur le Plan d’action a été organisée à travers différentes manifestations dans l’ensemble des provinces du Mozambique. Grâce à cette approche, le Mozambique disposera pour la période 2012 - 2016 d’une feuille de route claire et unifiée pour la défense des droits de l’homme que pourrront suivre la plupart des parties prenantes, avec des bases de référence communes, des missions partagées et des indicateurs de réussite communs. L’équipe de pays de l'ONU a tiré plusieurs enseignements de l'utilisation de l’EPU pour l'amélioration des processus nationaux de planification et de programmation. Parmi ces enseignements, on peut retenir notamment que :

  •  Il est important de mettre à profit la collaboration établie entre les parties prenantes durant la phase d’élaboration des rapports afin de pouvoir très rapidement planifier les activités de suivi des recommandations en convenant d’un Plan d’action qui sera placé sous la responsabilité de l'État.
  • Pour s’assurer que le pays s'approprie ce Plan d'action, il est primordial que celui-ci soit présenté de manière transparente aux parties prenantes et débattu partout dans le pays.
  • Il convient d’inclure dans le Plan d'action un Cadre de suivi et d’évaluation qui puisse être mis en application relativement aisément. L’évaluation du coût du Plan d’action est elle aussi cruciale car elle permet d'identifier dès le départ les ressources disponibles et celles qui manquent.
  • Le suivi des recommandations de l’EPU peut servir de base à l’élaboration d’une feuille de route commune pour le renforcement des normes relatives aux droits de l’homme. Les entités membres de l'équipe de pays de l'ONU peuvent par ailleurs s'appuyer sur ce suivi pour élaborer un programme conjoint et cohérent de promotion des droits de l’homme dans le pays. Dans l'optique d'intégrer les problématiques soulevées et le travail de suivi, il est important d’établir des liens clairs entre les recommandations de l’EPU, le PNUAD et les autres éventuels documents relatifs à la planification et à la programmation nationales de l'ONU.
  • Continuer à organiser des activités avec les parties prenantes pour suivre les progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’EPU.

Ressources