3 façons de lutter concrètement contre les dommages environnementaux causés à nos océans

"L'eau est tout pour moi. J'en ai vraiment besoin en ce moment : elle me procure un équilibre et je ressens le besoin de la regarder et de toujours être en contact avec les villes proches de l'eau. Je me mobilise pour la défense de l'eau parce je souffre de voir toute cette pollution. Je veux trouver des solutions à ce problème qui touche tout le monde", confie Yago.
Aujourd'hui, Yago Lange profite de l'eau d'une manière différente. Il la protège, la sauvegarde et s'assure que de plus en plus de jeunes le rejoignent pour mener ce combat qui n’est récompensé ni par des prix ni par des médailles. Pour Yago, la véritable récompense est de voir les océans, les rivières et les lacs débarrassés de la pollution causée par les tonnes de déchets - dont une grande partie est constituée de matières plastiques - qui y sont déversées.
Yago sait qu'il ne peut pas y arriver seul. C'est pourquoi il cherche constamment de nouveaux bénévoles pour l’aider dans ses opérations de nettoyage.
Comme les millions de personnes dont la vie et les moyens de subsistance ont été gravement impactés par la pandémie, les leaders bénévoles comme Yago ont dû s'adapter à la nouvelle réalité.
Juste au moment où les opérations de nettoyage des rivières et des océans battaient leur plein en Argentine et où Yago prévoyait que l’une année serait prometteuse, la pandémie a frappé dans le monde entier, mettant un terme aux progrès accomplis. Ce n'est qu'en septembre 2020 que les bénévoles ont pu reprendre leurs activités. Yago pense qu'il existe trois solutions réalisables pour relever les défis environnementaux.

1. Stimuler la collaboration et donner à davantage de personnes les moyens de prendre soin de la planète
Grâce à l’aide de membres actifs et responsables de son réseau, des plages, rivières et ruisseaux ont pu être nettoyés malgré un contexte pandémique difficile et dans le respect des protocoles de distanciation physique.
Avec l'autorisation du gouvernement et grâce à l'application mobile "CuidAr" (qui signifie, en français, "prendre soin de"), qui régule les déplacements des citoyens sur le territoire argentin à l’heure des confinements, Yago a pu se rendre en Patagonie, plus précisément dans les provinces de Santa Cruz et de Chubut. Avec un petit groupe de bénévoles dévoués, il a pu enlever les déchets qui polluaient la mer dans le parc de Patagonie et la zone de Patagonie Azul.
Bien que des protocoles plus stricts et des restrictions sur les déplacements aient été imposés en raison de la COVID-19, les bénévoles et leurs leaders ont pu poursuivre leurs activités.

Yago se sert de son expérience, notamment en tant qu’athlète professionnel, pour entrer en contact avec des citoyens du monde entier et partager sa passion pour la gestion durable des océans.
En novembre dernier, il s'est rendu à Ubatuba, dans la région de São Paulo, au Brésil. Il y a entrepris, avec un tout petit groupe de personnes, de lutter contre la pollution aquatique au large des îles inhabitées de la région. Au début de l'année, il était au Portugal et en Espagne pour entraîner l'équipe olympique féminine allemande de nautisme avant les Jeux de Tokyo. En plus de partager avec eux ses connaissances techniques, il a expliqué aux athlètes l'importance et la valeur de la préservation des océans et de la vie marine.
2. Se servir des réseaux sociaux de manière responsable pour promouvoir la protection de l’environnement
Sportif professionnel et athlète olympique accompli, Yago a décidé de changer de vie et de se consacrer à la préservation des milieux aquatiques et de ses écosystèmes. Grâce à un important réseau de communautés, militants, influenceurs et athlètes actifs sur ses réseaux sociaux et engagés (avec notamment plus de 10.000 "followers" ou abonnés, en français, sur son seul compte Instagram), Yago peut mobiliser des internautes partout dans le monde. Il croit en l'utilisation des plateformes de réseaux sociaux pour informer et mobiliser les gens, en particulier les jeunes, afin qu'ils prennent des initiatives dans leurs propres communautés.
Le premier nettoyage de plage qu’il a effectué avec d'autres leaders bénévoles a eu lieu grâce à une histoire postée sur Instagram à propos du Rio de La Plata, dans la province de Buenos Aires. En trois jours, Yago a réussi à rallier des athlètes de 25 clubs du pays et à les faire participer à cette entreprise de protection de l’environnement.
"Avec l'émotion que nous avons ressentie après ce que nous avons accompli ce jour-là, les messages que les gens nous ont adressés et les répercussions qu’a eues cette opération de nettoyage, j’ai senti que ce que nous avions fait ensemble était aussi important que de participer aux Jeux olympiques, ce qui est mon rêve depuis que je suis enfant", se souvient Yago, fier du nouveau but qu’il s’est donné dans la vie.
Cette nouvelle aventure a démarré en décembre 2018. Yago, qui rentrait d'un entraînement avec une équipe européenne de nautisme, a commencé à ressentir le besoin de faire tout ce qui était en son pouvoir pour sauver les ressources en eau de la planète en enlevant les déchets qui jonchent et polluent les milieux aquatiques.
Depuis cette première expérience, d'autres opportunités se sont présentées à Yago pour faire avancer l'Objectif de développement durable 14 "Préserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines". En mars 2019, il a réalisé la première opération internationale de nettoyage avec des marins venus du monde entier.
"C’est nous qui utilisons l'eau, c’est donc à nous de la protéger ; et à ce moment-là, l'ONG Parley for the Oceans nous a contactés. Je continue à travailler avec cette ONG pour coordonner des journées de nettoyage dans différentes régions d'Argentine et du monde", poursuit-il.

Photo : © Yago Lange
3. Continuer à être proactif et bien informé et amplifier les messages de protection de l’environnement
Plus de 80 % des eaux usées dans les pays en développement sont éliminées sans avoir été préalablement traitées. Elles polluent ainsi les rivières, les lacs et les zones côtières. En 2019, l'Organisation mondiale de la santé a appelé à réduire la pollution par les plastiques pour protéger l'environnement et éviter que les populations ne soient exposées aux microplastiques qui peuvent être présents dans l’eau potable et dont l'impact sur la santé humaine est encore à l'étude.
Or, lorsque Yago et les membres de son réseau réalisent des nettoyages, les déchets qu'ils retirent de l'eau sont principalement constitués de bouteilles en plastique et d’autres objets en plastique jetables, surtout dans la région du Río de la Plata. Sur le littoral des villes argentines, les mégots de cigarettes sont les principaux responsables de la pollution, comme l’explique Yago, qui a décidé d'abandonner pour l'instant la compétition pour se consacrer davantage à la gestion des opérations de nettoyage et pour former et encourager les jeunes à se joindre à ses nombreuses missions de nettoyage.
La dernière opération réalisée par Yago et son réseau a eu lieu dans le delta du Río de la Plata. Yago a travaillé aux côtés des habitants, qui ont donné de leur temps pour mener à bien ce projet. Yago les a en outre formés à la gestion des opérations de nettoyage afin qu'ils puissent poursuivre ce projet à long terme.
Yago est animé par la volonté d'amplifier son message pour la cause environnementale et de faire participer davantage de bénévoles aux nettoyages. Il est devenu un jeune spécialiste de l'environnement actif sur le terrain, qui vient parler de la cause qu’il défend aux écoliers et aux adolescents dans des établissements scolaires et tente, de manière instructive et inspirante, de susciter leur intérêt, de les motiver à se battre pour cette cause, mais surtout, de leur faire prendre conscience du potentiel de chacune et chacun d'entre eux et de leur capacité individuelle à contribuer à protéger et à préserver les océans et les autres ressources naturelles de la planète.

À partir du mois de juillet, Yago participera à diverses formations organisées par les Nations Unies à Buenos Aires dans des écoles et des universités pour faire connaître Act Now ("Agissons", en français) la campagne de l’ONU appelant les individus à agir à leur niveau pour lutter contre le changement climatique et promouvoir la durabilité. En partageant ses expériences, Yago incitera davantage de personnes à bâtir un lien durable avec l'océan et les autres masses d'eau. Outre les diverses opérations de nettoyage réalisées en Argentine, il prévoit de profiter de l'élan suscité par les prochains Jeux olympiques d'été pour amplifier son message par l'intermédiaire des réseaux d'autres d’athlètes enthousiastes à l'idée de contribuer à faire avancer cette cause.
Protéger collectivement nos océans
L'Argentine dispose d’un vaste littoral maritime s’étendant sur plus de 5.000 km au sud-ouest de l'océan Atlantique. La gestion de l'écosystème marin et côtier est donc essentielle et elle a été renforcée par des désignations nationales et internationales telles que les réserves naturelles et les zones protégées. Ainsi, par exemple, la réserve de biosphère de Valdés, en Patagonie, comprend la zone naturelle protégée de la Península Valdés qui, comme d'autres sites du patrimoine mondial de l'UNESCO, joue un rôle majeur dans l'atténuation du changement climatique, puisque son écosystème, entre autres avantages, absorbe des quantités importantes de carbone, améliore la qualité de l'eau et protège les communautés côtières en leur fournissant des moyens de subsistance. En fait, cette écorégion de Patagonie est l'une des plus riches au monde, puisqu’elle produit des quantités abondantes de phytoplancton (environ trois fois la moyenne mondiale).
Quelques semaines avant le lancement officiel de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030, Red Parques, le Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature du PNUE (PNUE-WCMC), le Fonds mondial pour la nature et d'autres partenaires ont lancé le rapport Planète Protégée, qui met en lumière les efforts déployés à l'échelle mondiale pour réaliser des progrès considérables en vue d'atteindre l'objectif mondial en termes de superficie des zones protégées et des réserves naturelles. Le rapport régional souligne que l'Amérique latine et les Caraïbes sont la région la plus protégée au monde (exception faite de la région polaire) avec plus de 8,8 millions de km2 d'aires protégées terrestres et marines.
Diverses entités des Nations Unies, telles que le PNUE, l'OPS/OMS et le Programme commun OMS/UNICEF de suivi de l'approvisionnement en eau, de l'assainissement et de l'hygiène, travaillent sur le terrain en mettant l'accent sur la protection de la biodiversité aquatique dans les zones protégées et les réserves naturelles, ainsi que sur l'autonomisation et la protection des communautés côtières, en particulier des groupes les plus vulnérables tels que les femmes et les enfants.
Article basé sur une histoire écrite à l'orgine en espagnol par Natalia Montagna, du Centre d'information des Nations Unies en Argentine pour le site d'ONU Info. Appui éditorial de Carolina Lorenzo, du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Traduction française réalisée par le BCAD. Pour en savoir plus, consultez le site Argentina.un.org.














