Mobiliser des partenariats pour construire une Afrique prospère et durable : La Vice-Secrétaire générale de l’ONU appelle à un regain d'engagement et à une action immédiate à grande échelle

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed, était en Tunisie du 26 au 28 août pour participer à la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 8), un forum coorganisé par le Gouvernement tunisien, le Gouvernement japonais, l’ONU et d'autres partenaires, et qui a accueilli une trentaine de chefs d'État et de gouvernement africains ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales, de la société civile et du secteur privé.
Un forum inclusif pour redéfinir le concept de sécurité humaine et réimaginer l'avenir que "l'Afrique veut"
S'exprimant à l'occasion de la TICAD 8, la Vice-Secrétaire générale a exhorté les parties prenantes à prendre collectivement des mesures plus ambitieuses pour faire face aux répercussions en chaîne des multiples crises qui affectent l'Afrique, et notamment de la pandémie de COVID-19, de la guerre en Ukraine, de l'urgence climatique et de la crise financière, des crises dont l’accumulation risque autrement de faire échouer les efforts déployés pour assurer un accès universel à l'énergie, garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réaliser la transition vers les énergies renouvelables et mobiliser les investissements indispensables pour sauver les objectifs de développement durable (ODD).
"Le partenariat établi dans le cadre de la TICAD doit se traduire par des engagements concrets à aider les pays africains à réaliser le Programme 2030 et l'Agenda 2063", a déclaré Mme Mohammed. "Cette conférence intervient à un moment où nous devons, de toute urgence, consolider notre partenariat ensemble pour construire une Afrique prospère et durable dans laquelle personne ne soit laissé pour compte", a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Mr. Kaïs Saïed, Président de la Tunisie, le pays hôte, a souligné la nécessité de créer les conditions qui permettront aux pays africains d'attirer les investisseurs, de stimuler la création d'emplois et de richesses et de réduire les niveaux élevés de pauvreté et d'inégalité sociale dont ils pâtissent.

"Nous prenons acte du passé, mais nous abordons l'avenir avec de nouveaux rêves, de nouvelles idées et de nouveaux outils. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère et nous devons entrer dans cette ère avec une nouvelle manière de voir les choses. Nous devons redéfinir nos concepts et mettre de côté ceux qui ont prévalu pendant des décennies, voire des siècles", a estimé le Président Kaïs Saïed.
S'adressant à distance, dans un message vidéo, aux délégué(e)s présent(e)s au forum, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a réitéré l'engagement de son pays à développer le capital humain de l'Afrique par la réalisation d’investissements destinés à promouvoir l’économie verte.
"Pour le Japon, il est important de développer la vitalité de celles et ceux qui aident à bâtir l'avenir de l'Afrique, de créer un cadre de vie de qualité où les personnes peuvent déployer pleinement leur énergie, et de maintenir la paix et la stabilité afin que les gens ne perdent pas leurs moyens de subsistance ", a déclaré Mr. Fumio Kishida.
En marge du forum, Mme Mohammed, accompagnée de l'Administrateur du PNUD, Achim Steiner, et du Coordonnateur résident de l'ONU en Tunisie, Arnaud Péral, a rencontré le Président Saïd, qui a reconnu l'importance du rôle joué par les Nations Unies en tant que "nations travaillant de concert" pour relever les défis auxquels elles sont confrontées.
La Vice-Secrétaire générale a également rencontré la Cheffe du gouvernement et Première ministre de la Tunisie, Mme Najla Bouden, première femme Première ministre du pays et dans le monde arabe. Elle a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser des partenariats pour bâtir l’avenir de l’Afrique en investissant dans son capital humain, en permettant aux personnes d’acquérir de nouvelles compétences pour pouvoir se recycler et en faisant en sorte que les jeunes n'aient pas besoin d'émigrer.
Mettre en application le principe fondamental de "Ne laisser personne de côté"
Mme Mohammed a pris acte du travail réalisé par la Tunisie pour mettre fin aux violences de genre, saisissant l'occasion de sa présence sur le terrain pour se rendre dans un centre d'accueil pour les femmes survivantes de violences de genre et leurs enfants - le "Centre 13 Août". Cet établissement, soutenu par l'UNFPA, est le premier du genre en Tunisie. Son nom fait référence au 13 août 1956, date de promulgation d’un ensemble de lois connues sous le nom de "Code du statut personnel" qui donnent aux femmes tunisiennes une place et des droits inédits qui demeurent à ce jour uniques dans le monde arabo-musulman.

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU s'est entretenue avec des femmes survivantes de violences de genre qui lui ont raconté leurs parcours et ont exprimé leur gratitude pour le soutien psychologique, l’assistance sociale et l’aide juridique que le personnel du centre leur a fournis pour les aider à surmonter leurs traumatismes et à gagner en autonomie.
Mme Mohammed a également félicité la Présidente de l'Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), Mme Radhia Jerbi, pour la création de ce centre et pour la qualité de ses infrastructures et des services qu’il offre à ses résidentes. Outre les espaces d’hébergement, l’établissement propose en effet des formations à ses bénéficiaires et met à leur disposition un espace de création artistique et culturelle, deux services qui les aident à se relever et à devenir indépendantes.
La voie à suivre pour bâtir une Afrique post-COVID résiliente et durable
Mme Mohammed s’est entretenue avec plusieurs autres personnalités de haut niveau, dont le Président de l'Union africaine, le Ministre des affaires étrangères du Japon, le Président du Sénégal, le Premier ministre de la Somalie et le Ministre des affaires étrangères de l'île Maurice.
Elle a reconnu que des lacunes persistaient en matière de fourniture de services publics de base à tous, mais a assuré que l’ONU continuerait à accompagner l'Afrique dans sa quête d'un avenir meilleur dans lequel personne ne serait laissé pour compte.
Mme Mohammed a salué l'adoption par les participants à la TICAD 8 de la "Déclaration de Tunis", un document qui servira de plan directeur pour la construction d'un avenir prospère, résilient et durable pour l'Afrique de l’ère post-COVID.
"Il faut que la perception que le monde a de l'Afrique change", a-t-elle insisté, défendant l’idée que le continent africain est légitime à disposer des mêmes droits et jouir du même statut que toute autre région, et à devenir un acteur économique et politique central sur la scène mondiale. Et de rappeler les propos de Nelson Mandela, qui disait : « Cela semble toujours impossible jusqu'à ce qu’on le fasse ».

Cet article a été écrit à l'origine en anglais par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD), lequel assure le secrétariat du Groupe des Nations Unies pour le développement durable (GNUDD) présidé par la Vice-Secrétaire générale Amina J. Mohammed. La présente traduction française a également été réalisée par le BCAD.
Pour en savoir plus sur le travail du BCAD sur les différentes questions liées au développement durable, lisez la version électronique du Rapport 2022 de la Présidente du GNUDD sur le BCAD.
Pour plus d'informations sur l’action menée par l'ONU en Tunisie, consultez le site Tunisia.un.org.
Pour plus d'informations sur la TICAD 8, veuillez cliquer ici.