Coordonnateur·trice·s résident·e·s et hauts responsables de l'ONU discutent avec les représentant·e·s d’États membres appelant à un engagement accru en vue de la réalisation des promesses du Programme 2030

New York, le 24 octobre - Des coordonnateur·trice·s résident·e·s venu·e·s de toutes les régions du monde se sont réuni·e·s lors d'une série de sessions interactives avec le Secrétaire général de l’ONU, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, les directeur·trice·s des entités membres du Groupe des Nations Unies pour le développement durable (GNUDD) et les représentant·e·s d’États membres de l’ONU afin de faire le point sur les progrès accomplis et les défis restant à relever quatre ans après l’introduction de réformes radicales dans le système des Nations Unies pour le développement.
Les coordonnateur·trice·s résident·e·s, qui sont à la tête des équipes de l'ONU sur le terrain, ont échangé sur la manière dont l'ONU pourrait appuyer plus efficacement les efforts déployés par les gouvernements pour accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (Programme 2030) tout en surmontant les crises successives actuelles touchant les secteurs alimentaire, énergétique, climatique et financier.
C’est la première fois que les coordonnateur·trice·s résident·e·s se réunissent en personne depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Un dialogue avec les représentant·e·s d’États membres de l’ONU a été convoqué par la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, jeudi 20 octobre, donnant aux coordonnateur·trice·s résident·e·s une occasion unique de rendre compte aux États membres des résultats tangibles obtenus par l’ONU à ce jour dans les différents pays et d’écouter les points de vue des ambassadeur·drice·s et des expert·e·s sur les actions prioritaires à engager et les problèmes restant à résoudre pour soutenir les efforts nationaux grâce à la réforme du système des Nations Unies pour le développement.

S'exprimant lors de l'ouverture de la session des États membres, le Président de l'Assemblée générale, M. Csaba Kőrösi, a mis l’accent sur les raisons pour lesquelles il était plus crucial que jamais que les dirigeants de l’ONU agissent de concert et coordonnent leur action au niveau des pays. M. Kőrösi a en outre appelé les États membres à assurer un financement durable du travail de coordination des activités de développement.
"Les coordonnatrices et coordonnateurs résidents de l’ONU, qui pilotent l’action des équipes de l'ONU sur le terrain, jouent un rôle primordial pour la mise en œuvre du Programme 2030. Il est capital de combler le déficit de financement du système des coordonnateur·trice·s résident·e·s afin de permettre au système des Nations Unies pour le développement d’apporter des changements réels sur le terrain".
La Présidente du Conseil économique et social ("Economic and Social Council", ou ECOSOC, en anglais), Mme Lachezara Stoeva, qui est également Ambassadrice et Représentante permanente de la Bulgarie auprès de l'ONU, a souligné le rôle majeur que les coordonnateur·trice·s résident·e·s joueront s’agissant d’aider les autorités nationales à préparer le Sommet sur les ODD, qui aura lieu en septembre 2023 et qui représentera un moment important, d’une part, pour l’évaluation de l'impact des crises actuelles sur les Objectifs mondiaux et, d’autre part, pour la définition des actions et des politiques nécessaires à mener pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d'ici à 2030.
"Le travail des coordonnatrices et coordonnateurs résidents sera essentiel pour la mobilisation des gouvernements et des parties prenantes en vue de la préparation du Sommet sur les ODD au niveau des pays. J'espère que ces derniers se feront représenter au Sommet sur les ODD et feront état de plans et de politiques tournés vers l'avenir sur la manière dont ils prévoient de réussir la mise en œuvre des ODD d'ici à 2030. Je compte sur vous pour faire en sorte que cela se produise".
La Vice-Secrétaire générale de l’ONU a expliqué, lors de ses remarques liminaires, que depuis le début de la réforme du système des coordonnateur·trice·s résident·e·s engagée en 2019, la confiance dans le système avait permis de faire des avancées majeures. Elle a indiqué à ce sujet que "95 % des gouvernements des pays hôtes confirment que le système redynamisé des coordonnateur·trice·s résident·e·s et la nouvelle génération d'équipes de pays de l'ONU sont mieux intégrés et travaillent de manière plus collaborative".
En outre, 96 % des gouvernements des pays hôtes indiquent que le Plan-cadre de coopération - la feuille de route qui décrit les priorités d'action de l'ONU dans chaque pays, en accord avec le gouvernement – permet de s’assurer que l’action de l'ONU est alignée sur les besoins et les plans de développement du pays.
S'exprimant au nom des pays les moins avancés, des pays en développement sans littoral et de l'Alliance des petits États insulaires en développement, les représentant·e·s du Malawi, du Botswana et d'Antigua-et-Barbuda ont salué le rôle des coordonnateur·trice·s résident·e·s dans la mise en œuvre du Programme d'action de Doha, du Programme d'action de Vienne et des Modalités d'action accélérées des petits États insulaires en développement (dites "Orientations de Samoa").
L'Ambassadeur Keith Hamilton Lewellyn Marshall, Représentant permanent de la Barbade auprès de l’ONU, a reconnu que la réforme était "un succès incontestable" et que les petits États insulaires en développement en récoltaient les fruits, notamment parce que cette réforme permet de mettre en œuvre des interventions intégrées en réponse à un certain nombre de catastrophes naturelles.
L'Ambassadeur Munir Akram, Représentant permanent du Pakistan et Président du Groupe des 77 et de la Chine, a lui aussi déclaré que son gouvernement considérait que la "réforme du système des Nations Unies pour le développement avait été un exercice réussi".
La Représentante des États-Unis a fait remarquer de son côté que le rôle du coordonnateur résident était devenue plus important que jamais : "Les États-Unis sont fiers d’apporter leur soutien au système des coordonnatrices et coordonnateurs résidents et d’en être le plus grand contributeur financier", a-t-elle déclaré.
Le Représentant de la Fédération de Russie s'est dit préoccupé par l'impact des sanctions sur le développement durable et a demandé que plus de temps soit consacré aux futures discussions avec les coordonnateur·trice·s résident·e·s de sorte que les États membres puissent exprimer leurs attentes dans des conditions appropriées.
Les coordonnateur·trice·s résident·e·s représentant l’ONU dans différents pays, notamment en Afghanistan, en Argentine, en Égypte, en Jamaïque, en Ouganda, au Pakistan et au Timor-Leste, ont évoqué leur expérience de la réforme. En tant que Coordonnatrice résidente de l’ONU en Égypte, pays qui accueille, cette année, la Conférence des Nations Unies sur le changements climatiques (COP27), Mme Elena Panova a expliqué qu’elle avait joué un rôle transformateur en pilotant l’action du système des Nations Unies pour le développement à un moment critique de la mise en œuvre du programme pour l'action climatique et en mobilisant la solidarité de la communauté internationale à un niveau qui permet de remettre le monde sur la voie des objectifs de l'Accord de Paris sur le climat.

Malgré les avancées incontestables réalisées au cours de l'année écoulée grâce à la réforme du système des Nations Unies pour le de développement - et notamment le fait que la planification des activités de développement de l'ONU soit désormais mieux alignée sur les priorités nationales - la Vice-Secrétaire générale de l’ONU a prévenu qu'il restait un long chemin à parcourir pour tenir les promesses du Programme 2030 et répondre aux nouveaux défis qui se posent en matière de développement.
Qu'il s'agisse de réduire l'impact de la crise mondiale de la vie chère, de promouvoir l'action climatique ou d'accélérer la transition vers des économies justes dans les domaines de l'énergie, du numérique et de l'alimentation, la Vice-Secrétaire générale a déclaré que, du fait de son ampleur, la crise mondiale à laquelle nous sommes actuellement confrontés "place la barre encore plus haut".
Dans ce contexte de crises interdépendantes et de besoins croissants, la Vice-Secrétaire générale a évoqué trois priorités d'action pour le système des Nations Unies pour le développement s’agissant de l'année à venir : intégrer plus efficacement les politiques ; mobiliser l'ensemble des entités du système de l'ONU de manière à constituer des équipes de pays calibrées de façon optimale sur le terrain ; et combler le déficit de financement du système des coordonnateur·trice·s résident·e·s.
"Les objectifs de développement durable nous obligent à créer des passerelles entre les disciplines et entre les secteurs afin d’amplifier l’impact de notre action. Les équipes de pays de l’ONU doivent être calibrées et configurées de manière optimale pour que cela puisse se produire".
Alors que la cinquième session mondiale réunissant les coordonnateur·trice·s résident·e·s touchait à sa fin cette semaine, il est apparu clairement, au vu des observations livrées par les dirigeant·e·s onusien·ne·s présent·e·s et des échanges francs entre les représentant·e·s des États membres et les coordonnateur·trice·s résident·e·s, que les équipes de l'ONU sur le terrain ont déjà beaucoup fait pour aider les pays à maintenir le cap sur les ODD en dépit d'une nouvelle année marquée par des crises et des incertitudes.
Grâce au leadership des coordonnateur·trice·s résident·e·s et au travail de coordination qu’ils·elles accomplissent sans discontinuer, les équipes de l’ONU sont mieux placées aujourd’hui pour relever les défis qui se poseront en matière de développement en 2023 et, comme l'a conclu la Vice-Secrétaire générale de l’ONU à la fin de la session, pour "élever le niveau d’ambition et engager les actions urgentes nécessaires pour sortir des multiples crises actuelles et sauver les objectifs de développement durable".
Les représentant·e·s des États membres suivants ont pris la parole au nom de groupes de pays : Le Pakistan au nom du groupe du G77 et de la Chine ; le Malawi au nom des pays les moins avancés ; le Botswana au nom des pays enclavés ; Antigua-et-Barbuda au nom de l'Alliance des petits États insulaires ; le Nigéria au nom du groupe Afrique. Le représentant de L'Union européenne s'est lui aussi exprimé.
Les représentant·e·s des États membres suivants se sont exprimé·e·s à titre individuel dans l'ordre suivant : États-Unis, République de Corée, Égypte, Azerbaïdjan, Colombie, Philippines, Ouganda, Cambodge. Guinée équatoriale, Cameroun, Barbade, Chine, Algérie, Fédération de Russie, Guatemala, Émirats arabes unis, Namibie, Laos, Arménie, Nouvelle-Zélande, Maroc, Liban, Îles Marshall, Sainte-Lucie, République dominicaine, Timor Leste, Koweït.
Cet article a été écrit à l’origine en anglais par l’équipe du Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD), lequel assure le secrétariat du Groupe des Nations Unies pour le développement durable (GNUDD). Traduction française réalisée par le BCAD.