"Let’s sing, cut no more": S’aider de la musique pour mettre fin aux mutilations génitales féminines en Afrique
Nous mettons en avant ce récit à l'occasion de la Journée internationale de la fille, célébrée chaque année le 11 octobre.
BANJULL, Gambie - Après quatre mois de travail acharné, Sally Njie et Praise Gimba sont fières de pouvoir sortir leur nouvelle chanson. La mélodie de "Cut No More" (peut être traduit en français par "Cessons de mutiler") est entraînante, mais elle transmet aussi un message important : elle met en garde contre les dangers liés aux mutilation génitales féminines. Encore plus impressionnant, la chanson a été produite en trois langues différentes : le wolof, le mandingue et l’anglais.
"Cela permettra de faire comprendre le message à différents membres de la communauté", explique Jama Jack, responsable du projet au sein de l'organisation partenaire Think Young Women.
Sally Njie et Praise Gimba ont pris part au programme Tuwezeshe Spotlight Fellows, un programme d'une durée d’un an soutenu par l'Initiative Spotlight et mis en œuvre par le Programme commun UNFPA-UNICEF de lutte contre les mutilations génitales féminines et l’organisation FORWARD UK.
Cinquante jeunes femmes en Afrique et seine autres résidant en Europe ont suivi cette formation destinée à soutenir les efforts visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines, aux mariages d'enfants et aux formes associées de violence à l'égard des femmes et des filles en encourageant les jeunes femmes vivant en Afrique et celles issues de la diaspora à militer et à acquérir des compétences en matière de leadership.
Mais la création d'une chanson dans différentes langues s'est avérée quelque peu compliquée. "Une des difficultés que nous avons rencontrées en travaillant sur cette chanson a été la langue et le choix des mots, car nous voulions que ces mots résonnent pour toutes les tribus. Après avoir réalisé et évalué notre premier enregistrement, nous avons dû retourner au studio pour réenregistrer la chanson parce qu’il y avait un problème lexical avec le mot "circoncision" en langue wolof", relate Sally Njie.
"La personne qui nous a supervisées nous a beaucoup aidées : elle a tout évalué et a même envoyé le texte de la chanson au reste de l'équipe pour qu’on nous aide à faire les ajustements nécessaires"
La chanson et le programme dans le cadre duquel elle a été produite sont le fruit d’un travail de collaboration mondial.
"Nous avons conclu un partenariat avec trois organisations, dont Akili Dada wa Africa, basée à Nairobi, le réseau européen End FGM, basé à Bruxelles, et Think Young Women, basé à Banjull, en Gambie", précise la Directrice exécutive de FORWARD, Naana Otoo-Oyortey. "Cette initiative a permis de dispenser une formation virtuelle et présentielle intensive sur le leadership en matière de féminisme, de fournir aux participantes une sous-subvention et un accompagnement pour le lancement de projets en matière d'action sociale et de promouvoir l’épanouissement personnel et le renforcement du principe de sororité [au sein des communautés de femmes]".
Sally Njie et Praise Gimba ont également mobilisé des influenceur·euse·s actif·ve·s sur les réseaux sociaux de différentes plateformes telles que TikTok, YouTube, Instagram, ou Twitter.
"De nos jours, la plupart des jeunes sont actifs sur les réseaux sociaux. Il sera donc très difficile de ne pas tomber sur notre chanson sur une de ces plateformes, surtout lorsque des influenceur·euse·s nous aideront à la diffuser", se réjouit Sally Njie.
Trois artistes femmes ont accepté de travailler sur ce projet et ont pris part à tout le processus d'écriture de la chanson.
"En tant qu'équipe, nous sommes ravies. La chanson sur laquelle nous avons travaillé est vraiment belle, très accrocheuse et très mélodieuse", se félicite Praise Gimba.
Article écrit par Fahmia Al-Fotih pour l’Initiative Spotlight et publié à l'origine en anglais sur le site de l'Initiative Spotlight. L'Initiative Spotlight est un partenariat mondial et pluriannuel entre l'Union européenne et l’ONU visant à éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles d'ici à 2030.
Pour en savoir plus sur les résultats de notre action en Gambie, consultez le site Gambia.UN.org.